Donald Trump, réélu à la présidence des États-Unis avec 277 grands électeurs contre 224 pour Kamala Harris, fait son grand retour à la Maison-Blanche. Mais pour une grande partie de la communauté haïtienne, cette victoire est loin d’être célébrée, étant donné les politiques et les déclarations de Trump qui ont souvent été perçues comme hostiles envers Haïti et ses habitants.
Sous sa présidence précédente, Trump a multiplié les gestes et les paroles qui ont exacerbé les tensions avec Haïti, dont sa déclaration de 2018 qualifiant Haïti, ainsi que d’autres pays africains et d’Amérique latine, de « pays de merde ». Cette remarque a profondément choqué la communauté haïtienne, non seulement aux États-Unis, mais à travers le monde, renforçant le sentiment d’un manque de respect envers un pays qui lutte encore pour se relever après des années de crises politiques, économiques et naturelles.
Lors d’un rassemblement à Springfield, Trump a alimenté davantage les tensions lorsqu’il a évoqué les Haïtiens en des termes dénigrants, ajoutant de l’huile sur le feu. Ces déclarations ont renforcé l’image d’un président méprisant et indifférent aux défis des nations en développement comme Haïti. La communauté haïtienne, déjà fragilisée par les politiques restrictives de Trump sur l’immigration, a vu dans ces mots un affront direct à son identité et à sa dignité.
De plus, sa politique migratoire a été particulièrement sévère envers les Haïtiens, notamment avec la fin du programme de protection temporaire (TPS), qui offrait à des milliers d’Haïtiens une certaine sécurité après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Sous Trump, des milliers de familles haïtiennes ont dû faire face à la menace d’expulsion dans un contexte politique et économique chaotique à Haïti.
La dernière phase de sa campagne électorale n’a pas apaisé ces tensions. Au contraire, la manière dont il a décoré certains de ses rassemblements a été interprétée comme une tentative d’exacerber les divisions raciales et ethniques. Les symboles et messages utilisés ont clairement marginalisé les communautés minoritaires, y compris la communauté haïtienne, qui ne se reconnaît pas dans ses propositions et ses valeurs.
Le retour de Trump à la présidence soulève donc une multitude de questions, notamment sur l’avenir des relations entre les États-Unis et Haïti. Son premier mandat a été perçu comme une période de marginalisation pour de nombreux Haïtiens, et son second mandat ne semble guère offrir de perspectives plus optimistes. Bien que Trump bénéficie d’une base de soutien fidèle, la majorité des Haïtiens, qu’ils soient aux États-Unis ou en Haïti, ne l’ont pas soutenu, et restent sceptiques face à l’évolution de sa politique. La communauté haïtienne, qui a déjà souffert sous son administration précédente, redoute un renforcement des politiques d’exclusion et une aggravation des conditions socio-économiques.
Dans ce contexte, Trump devra non seulement réparer les relations avec Haïti et sa diaspora, mais aussi prouver qu’il peut gouverner de manière inclusive tout en gérant les tensions internes qui marquent profondément le pays. L’incertitude qui entoure ses prochaines décisions pourrait avoir des répercussions considérables, tant sur le plan national qu’international.
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