Les résultats du baccalauréat pour le département de la Grand’Anse lors de l’examen 2023-2024 révèlent une crise inquiétante qui dépasse les limites de l’acceptable. Sur les 3,695 élèves ayant participé, seulement 700 ont réussi à obtenir leur admission, ce qui correspond à un taux de réussite désastreux de 18.94%. Plus de 80% des candidats ont échoué, une situation qui ne peut être tolérée.

En examinant de plus près la situation dans les quatre centres d’examen, c’est à Moron que les résultats sont particulièrement alarmants. Moron est le lieu où les élèves de Marfranc se rendent pour composer, et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 491 élèves qui ont passé l’examen à Moron, seuls 64 ont réussi, ce qui représente un taux de réussite désolant de 13.03%. Cette situation ne fait qu’accentuer les inquiétudes sur la qualité de l’éducation offerte aux élèves de la région.

À Jérémie, le principal centre d’examen, 2,058 élèves se sont présentés, mais seuls 389 ont réussi, affichant ainsi un taux de réussite de 18.9%. Bien que Beaumont ait enregistré un taux légèrement meilleur de 26.56%, cela ne suffit pas à masquer l’ampleur de la crise. Dame-Marie, avec un taux de réussite de 18.51%, montre également les signes d’une défaillance systémique.

Les élèves de la Grand’Anse ont également subi une perte significative de mois d’école en raison des troubles politiques qui agitent la région. Les combats pour le pouvoir contre le gouvernement d’Ariel Henry ont créé un climat d’instabilité qui a gravement perturbé le système éducatif. Ces interruptions scolaires affectent non seulement la préparation des élèves, mais révèlent également un manque de protection pour l’éducation dans un contexte où l’avenir des jeunes est en jeu. L’absence de mesures efficaces pour garantir un environnement d’apprentissage stable et sécuritaire est une négligence inacceptable de la part des autorités. Sans un engagement fort pour prioriser l’éducation et protéger les élèves des conséquences de la crise politique, le département de la Grande Anse court le risque de perdre une génération entière d’apprenants.

Ces résultats sont le reflet d’un échec systémique, non seulement pour les élèves, mais pour l’ensemble du système éducatif. Ils constituent un avertissement pour la société : des changements sont impératifs, sinon une génération sera perdue dans l’échec et l’incapacité. Les élèves qui ont échoué, en particulier ceux de Marfranc, représentent un avenir qui semble désormais très incertain.

La situation nécessite une réaction urgente de la part des responsables. Il est crucial d’investir massivement dans l’éducation pour garantir un meilleur avenir aux jeunes de la Grand’Anse. Cela inclut des efforts pour améliorer la qualité de l’enseignement, former les enseignants, fournir des ressources adéquates et assurer la sécurité des écoles. Si aucune action significative n’est entreprise, le département continuera de glisser vers un déclin inexorable, condamnant ses élèves à un destin incertain et mettant en péril l’avenir de toute une génération.

Janvier Berthoni Louis